Terres
Et notre sang
Notre sang millénaire
Honni, jeté dans la fange et la rouille
Hurle et dit non aux ténèbres du désespoir
Du fond de la tempête, une mémoire gracile,
Vacillante flamme dans la marée,
Jette un brin de fierté sur le sol souillé
De nos âmes par les chaines et le fouet désassemblées
Il se meut comme un murmure, opaque et noir
Qui pointe opiniâtrement vers le ciel, et le soleil d’une
Renaissance, malgré les quolibets et les chairs lacérées
De toutes parts
Et qui dit non, aux « acceptez-le, vermines » « C’est l’ordre naturel, vermines »
Et qui crache au visage du faux maitre à l’âme vide sa propre haine
Trop longtemps entretenue
Et notre sang honni
Mêlée à la boue et la fange
Dit non, et chante sans grandeur d’antan
Dit non, et fait la collecte des bras et des âmes
Survivants de l’Holocauste Noire
Pour une ultime croisade, un dernier rugissement
salvateur
Sang de nos sangs
Entends notre révolte
Donne-nous l’âme millénaire
Du bâtisseur et du faiseur de mondes
Et le glaive de la justice
Terre, Terre, Terre
Te voilà qui renait
Meurtrie mais debout,
Saignée à blanc mais splendidement carbonique
Te voilà qui renait… de ces cendres séculaires
Lomé, Tokoin-Hôpital, 27 08 2014
Commentaires