Mots en sang
Faites-nous la nuit rouge-sang
Rouge-passion, Rouge feu-de-luciole
Rouge lame-chauffée-à-blanc
Un bruit de pas dans le silence cajoleur
De la lame qui caresse le cœur de l’innocente enfance
Et lui ouvre les portes
Du repos éternel
Et la nuit tremble de peur, face aux obus qui explosent
Face aux ceintures d’explosif incultes qui exultent
Et font un grand doigt d’honneur au « V » de la Vérité et de la Vie
Faites-nous une ignorance fardée de textes sacrés
Bariolées de mille tessons de bouteille, d’alcool
Et de bons gros oncles verts
Pour écorcher l’âme à vif
D’une terre noire, « éternelle » suppliciée,
Reine à la couronne d’épine,
Ange déchu, décharné, assise dans de la poussière d’or
L’eau rouge crie sans colère
Sa rage de vivre à la face des peaux écarlates, qui regardent
Acquiesçant d’un air entendu
A la vue macaques qui s’agitent et versent larme, encore
Larmes de diamants blancs et d’or noir, encore
De sables jaunis par l’espérance acide, encore
Faites nous le silence complice
D’une bombe qui joue son ultime symphonie.
Un dernier requiem, un dernier pour la route.
Quelque part sur la terre, les mots sont morts
Il n’y a plus que du sang…
Faites-nous une grande éponge-humanité
Pour tout nettoyer, il n’y a plus que le sang
Et la féroce espérance.
Lomé, Tokoin-Hôpital, 14 01 2014
A.R.D-A.
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