Flocons d’espérance
Tissons-nous des morceaux de monde épars et multicolores
Au bout de nos espérances à peine murmurées
Et épluchons le bonheur rêvé comme un épi de maïs:
Un corps de Diane à conquérir à coup d’artifices et de séduction
Comme un voile épais tiré sur la lassitude charmeuse
Etendons-nous un moment dans l’herbe fraiche
Des mots qui ne pèsent que le poids de leurs syllabes
Des déceptions qui ne sont que des couleurs à réinventer
Faisons-nous des jardins de roses et des nids d’oiseaux chanteurs
A même les aspérités sanguinolentes de nos cœurs, lacérés
Par le va et vient erratique du Destin qui joue avec un canif
Dans les plaies ouvertes de nos petites humanités
Comme mille sourires brodés autour de notes de musique
Nos infatuations s’en viennent bercer notre solitude face à l’aurore
Et, du fond de la lutte, nous esquissons un sourire au soleil,
Obstinément beau dans la tempête silencieuse de l’Existence
Disons nos morts et nos renaissances quotidiennes
A chaque sourire entrevu, à chaque soleil déshabillé
Un millier de pieds de nez faits à l’intemporelle beauté
De la Vie, aigre douce, qui nous mène par le bout du nez
Comme un baiser volé à la nuit tisseuse de rêves
Versons une libation sur le sol desséché
De nos espérances mises à sac par le capricieux Hasard ;
Et que passent mille lunes et mille soleils, elles ne faneront point
Lomé, Tokoin-Hôpital, 15 10 2014
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