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    Mots et Murmures
      Article : Noirceur
      Coin Poète
      0
      4 mai 2015

      Noirceur

      Et me viendraient
      Des lingots de souffrance
      Et des quintaux de sang
      Des jarres de désespoir
      Et des gorgées de pleurs
      Semées
      Essaimées dans le vent fertile
      D’un mot-révolution…
      Il y a tant de cadavres dans ma pensée
      Tant de corps désossés
      et démembrés
      et désassemblés

      Ma pensée est une grande fosse commune
      Un cimetière à ciel ouvert qui roule à tombeau ouvert
      Sur les sentiers du vice et du doute
      Et enfante des chrysalides-Choléra et des papillons-Renaissance
      Une cité à l’après-guerre, ilot de putrescence
      Où fermentent
      Les espoirs égorgés
      Les peaux lacérées
      Les chaines resserrées
      Les mains ensanglantées
      Les yeux désenchantés
      Les yeux crevés
      Les yeux arrachés
      Les yeux enfoncés
      Les yeux frits dans l’huile…juste pour rire
      Les yeux cuits à point
      A la vapeur
      Au bain-marie
      A la bombe H.

      Ma pensée est un récif jonché de mains coupées
      Les bras émiettés, les bras obstinés
      Qui se lèvent… inlassablement vers le ciel.

       

      Lomé, Tokoin-Hôpital, 23 04 2015

      Ayi Renaud Dossavi-Alipoeh

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      Article : « Voter ou ne pas voter, là est la question »… Ce qu’en disent quelques blogueurs togolais
      Afrique - Renaissance Africaine
      17
      22 avril 2015

      « Voter ou ne pas voter, là est la question »… Ce qu’en disent quelques blogueurs togolais

      Salutations, chères toutes et chers tous.

      La date fatidique du 25 avril jour de l’élection présidentielle #TGPR15 approche à grands pas pour le Togo. Le long feuilleton politico-social, aussi cahotant que chaotique, qui nous y conduit pousse tout un chacun à prendre position vis-à-vis de ce scrutin. Mais au-delà de nos tergiversations, de nos débats houleux et passionnés, des démonstrations les plus complexes aux raisonnements les plus subtils, au final la chose se résume et se condense de manière infiniment plus simple et radicale : irez-vous voter ce 25 avril 2015 ?

      Voter ou ne pas voter, là donc est la question… Quelques compatriotes s’y  sont volontiers soumis : Cyrille, Eli, Guillaume, Judith, Yann (et moi-même).

      A question directe réponse directe. Commençons par ceux qui feront le déplacement ce samedi, j’ai nommé Yann, Cyrille et Judith.

      Oui

      voter (2)

      Cyrille (Le Mondoblagueur) :   » Le Togolais est une des rares personnes qui répond toujours au réveil ou dans le courant de la journée, « Ça va bien » à la question : « Comment tu vas ? ». Qu’il ait mangé ou pas, qu’il soit assailli par les soucis ou tenaillé par des douleurs, il te répondra : « Ça va bien ». Notre vie se résume à des choix par défaut. Nous vivons dans des conditions qui se dégradent au jour le jour, par défaut les mêmes s’enrichissent et les mêmes crèvent la dalle. Par défaut nous acceptons tout, les pires injustices, vaincre ou mourir dans la dignité, cette même dignité qui nous a depuis tourné le dos.

      Assumer, endosser et pérenniser les choix par défaut, c’est rester chez soi ce 25 avril, en espérant que les choses changent d’elles- mêmes. Personnellement, je vais voter, même si le jeu semble perdu d’avance, parce que ce serait lâche de ne pas assumer ce droit et exprimer mon devoir pour revenir me plaindre de ce qui ne va pas ou rêver de ce qui aurait pu changer. Voter pour moi, c’est assumer mes rêves et caresser l’espoir de les vivre! »

      Yann (Petit Togolais libre  devant l’Eternel) :  « Entre hésitation et résolution, après mûre réflexion, j’ai choisi : je vote.  Je vais voter et ce ne sera ni la première fois ni la dernière fois. Je comprends le choix et les raisons de ceux qui ne votent pas. Mais je crois profondément en la démocratie, celle de la participation, peu importent les imperfections. Certes, il n’y a pas d’illusion à se faire sur ce qu’il adviendra de mon vote, mais il vaut mieux voter et faire face à l’accusation de l’histoire que d’être un spectateur passif de la suite des événements. Je vais voter parce que c’est un droit que nous avons conquis dans les larmes et le sang, je vais voter parce que le Togo que je souhaite pour les générations futures c’est un pays qui fait des choix et les assume. Je vais voter pour tous ceux qui sont à l’étranger et qui ne pourront pas exercer leur droit de ce simple fait. Je vais voter pour tous ceux qui ne sont plus là et qui auraient tant voulu glisser leur bulletin dans l’urne. Je vais voter enfin pour mon fils, pour qu’il ait le droit de vivre dans un pays où il aura le droit de devenir quelqu’un sans être le fils de personne. Je vais voter parce que c’est ma liberté, mon choix, mon droit…  inaliénable ».

      Judith (La négresse qui pense): « Personnellement, j’entrevois le 25 avril comme un samedi de plus dans notre triste histoire. Catholique et fière, on m’a toujours appris que le devoir citoyen est d’aller porter son choix devant les urnes et voter. J’ai souvent même exhorté tous ceux que je pouvais à porter à un choix ; mais c’est réellement avec une amertume très profonde que je dois avouer que bien que je porte l’envie de voter, il me sera difficile de le faire. Je ne sais pour qui voter. Tiraillée par ma fierté de contribuer à choisir le président du Togo, j’espère avoir assez de force dans ces quelques jours pour aller voter… parce qu’accuser sans porter son choix au moment voulu, c’est lâche et j’espère ne pas être lâche ! »

       Ceci est la parfaite transition pour se tourner ceux qui ne pensent pas mettre de bulletin dans l’urne.


      voter (1)

      Eli (échos de mes états d’âme) « Je suis de ceux qui estiment que pour un meilleur déroulement des élections, un nouveau départ s’impose qui passe par la réforme en profondeur de la Constitution, impératif préalable au scrutin présidentiel. Ce pays a grandement besoin de garde-fous constitutionnels pour freiner l’usure, et la monarchisation rampante du pouvoir.

      Il y a une légèreté qui me rend perplexe sur la nécessité d’aller voter. Comment faire confiance à ceux-là qui ne sont pas foutus de satisfaire l’aspiration de 85 % des Togolais – j’en fais partie et je ne m’en cache pas – aux réformes? Je refuse de cautionner cette imposture en allant voter le 25 avril prochain. »

       

      Renaud (Mots et murmures, c-à-d ici) : « Entre les réformes repoussées aux calendes grecques, les revendications sociales dont le miabé’pouvoir n’a rien à faire (il s’en c*rre le f*on), et une flopée de candidats qui ne me disent pas grand-chose, j’ai bien assez de raisons de ne pas me livrer à cet étrange exercice prétendument rédempteur qu’est le vote. Vote qui, sous sa forme actuelle, n’est par ailleurs qu’un barbarisme, un faux né de la démocratie à l’occidentale (démocratie de marché et d’opinions).

      A une toute autre échelle de considérations, au-delà du seul Togo, je dirais que dans ce contexte d’adversité structurelle, le problème des pays africains ne se limite pas au vote, ce n’est qu’une part (relativement marginale au final) de l’équation… Donc non, je n’irai pas voter. Mais j’observerai avec grand intérêt le déroulement du scrutin. A l’image d’un expérimentateur qui regarderait de fortuits cobayes faire tourner sans cesse la roue dans laquelle ils sont prisonniers, ou d’un amateur d’art plongé dans la contemplation d’une toile très imparfaite en ayant l’irrationnel espoir qu’elle se change subitement en un chef-d’œuvre, par elle-même, comme par magie ou par transfiguration. »

      Et pour finir, laissons parler la plume de Guillaume:

      Facteur inéluctable de démocratie, les élections sont la scène par excellence d’expression de la volonté populaire par le biais du suffrage exprimé. Par le vote, l’électeur choisit son candidat. Celui qui répond à ses aspirations, dont le programme de société converge avec ses besoins, qui a du charisme et qui par-dessus tout lui inspire confiance.

      Malheureusement, pour l’électeur exigeant et impertinent que je suis, les 5 candidats dans la course ont raté le coche, ce qui m’incite à ne pas me déplacer.  Patience, j’en viens aux raisons.

      1 – L’absence de réformes constitutionnelles et institutionnelles est pour moi, plus qu’une priorité. C’est une nécessité absolue dans un Etat qui aspire à la démocratie et à l’état de droit.

      2 – L’absence de réconciliation nationale due à la non-application des recommandations de la Commission Vérité Justice et Réconciliation.

      3 – Le fait que les 5 candidats se soient entendus sur la défectuosité du fichier électoral. Je n’ai pas compris l’intérêt de participer à un scrutin, dont le fichier est dit « non fiable, mais consensuel ». Soit c’est fiable, soit ça ne l’est pas. Il n’y a pas d’à-peu-près dans mon dictionnaire politique.

      Pour ce qui est de ces pantins qui parlent de non-violence dernièrement j’aimerais leur faire savoir que même s’il vaut mieux jouir en paix de peu de choses que de posséder beaucoup dans le trouble,  je concède cette citation d’Edmund Cooper qui dit :

      « Il vaut peut-être mieux une juste violence qu’une paix à tout prix. »


       

       En espérant que tout ceci nous aura édifiés.

      Bonne élection à nous tous; oui à nous tous, car au final nous serons tous dans ces 55 600 km² pendant et après ce scrutin. Le vin tiré, nous le boirons ensemble. Alors puisse-t-il avoir bon goût.  

      Bien à vous!

      A.R.D-A. & Camarades

       

       

       

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      Article : Quelques (très) grands esprits que nous ne connaissons pas forcément (1)
      Afrique - Renaissance Africaine
      8
      15 avril 2015

      Quelques (très) grands esprits que nous ne connaissons pas forcément (1)

      Salutations chers tous.

      Alors dans cette série d’articles spécial « grands esprits » (trois articles), nous allons évoquer quelques personnages historiques, neuf en tout, à raison de trois par article. Certains sont sans doute déjà très connus, d’autres le seront peut-être un peu moins. D’où le titre d’ailleurs 🙂 . Nous allons plonger subrepticement et furtivement dans les méandres de notre longue histoire, car l’humanité a engendré de bien belles choses derrière elles, il n’y a pas que de la fange et de la médiocrité. La nature humaine est surprenante, pas seulement à cause de son côté décevant, exagérément « pervertible » et manipulable, mais aussi par la beauté qu’elle recèle, par les perles qu’elle fait apparaitre par moments. Bien que ce soit des personnages historiques, ceci est une liste relativement subjective, cela va de soi, et en aucune une sorte d’échelle universelle. Définir un top 10 des grands esprits est une tache risible par sa complexité et sa difficulté normative et épistémologique.

      Alors, si nous y allions?

      Numéro 1: Imhotep

      grands esprits (2)
      Imhotep

      Imhotep (IM-HOTEP, « Prince de la Paix» ou « le sage qui entre dans la paix » ) est un personnage historique emblématique de l’Égypte antique et sans doute un des plus grands génies de tous les temps. Il vécut au IIIe millénaire avant notre ère, et fut un homme aux multiples talents. Il fut Vizir,  architecte de Djoser (IIIe dynastie), médecin et philosophe.

      Sur le socle d’une statue du roi Djéser (aujourd’hui au musée du Caire), il est présenté comme « Le chancelier du roi de Basse-Égypte, le premier après le roi de Haute-Égypte, administrateur du grand palais, noble héréditaire, grand prêtre d’Héliopolis, Imhotep, le constructeur, le sculpteur ». (Wikiepedia)

      En tant qu’architecte, il battit la pyramide à degré et le complexe de SAQQUARA. Une des plus célèbres constructions de l’Égypte ancienne. Selon l’histoire officielle, Saqqarah a ouvert la voie aux autres grandes pyramides, notamment le légendaire trio Khouffou-Khafra-Menkaouré (Khéops, Khéphren et Mykérinos).

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      La pyramide à degré de Saqqarah

      Ses travaux de médecine sont consignés notamment sur les papyrus SMITH (Edwin Smith), et Ebers dans lequel 90 figures anatomiques et 48 remèdes sont décrits. C’est 2200 ans avant la naissance d’Hippocrate, « père » de la médecine. Cela va sans dire, une bonne part de ses travaux s’est perdue au fil des quelques 5000 ans qui nous séparent de l’ancien empire de Kémèt.

      C’était un « dieu » (ceci n’est pas une métaphore)

      Mais, il y a mieux : Imhotep était tellement un « boss de chez boss » qu’il a été divinisé (en dieu de la médecine) par les grecs, sous le nom d’Asclépios. Asclépios deviendra  Esculape  pour les romains. C’est ce qui s’appelle réussir sa vie. Dire qu’aujourd’hui les Einstein, Edison, Oppenheimer et autres génies sont considérés comme des rock-star de la science… Comme dirait le président Bobo « Petits joueurs ! »

       

      Numéro 2: Ahmed Baba

      Notre second numéro est un personnage non moins remarquable.

      Crédit: afrikhepri.org/
      Ahmed Baba – Crédit: afrikhepri.org/

      Ahmed Baba, né Abu Al-‘abbas Ahmed Ibn Ahmed Al-takruri Al-Massufi le 26 octobre 1556 à Tombouctou (alors partie de l’Empire songhaï) et mort le 22 avril 1627  à 71 ans, était un savant et homme de lettres ouest-africain qui a résisté à l’envahisseur saadien (dans la zone de l’actuel Maroc). Il est capturé et retenu prisonnier par le sultan Ahmed Al-Mansour.

      Bien que généralement ignorée, sa pensée revêt une envergure telle que, pour les spécialistes, elle résume le génie intellectuel des Grands Empires sahéliens médiévaux.  « Au Soudan, et à Tombouctou en particulier ; toute la littérature arabe est incarnée en quelque sorte dans ce célèbre personnage » – Introduction au Tarikh Es-Soudan de Sadi, par O. Houdas. (Sources Wikipedia & Ethiopiques)

      « Ô toi qui vas à Gao fais un détour par Tombouctou. Murmure mon nom à mes amis et porte leur le salut parfumé de l’exilé qui soupire après le sol où résident sa famille, ses amis, ses voisins (Ahmed BABA)

      Le centre d’étude des manuscrits du désert à Tombouctou porte son nom depuis sa création en 1970 par le gouvernement malien avec l’aide de l’UNESCO.

      La légende voudrait qu’il ait écrit près 700 ouvrages à lui-tout seul, sur tous les thèmes possibles et imaginables à son époque. Si ça ce n’est pas mettre du cœur à l’ouvrage, je ne sais pas ce que c’est

      Regrettablement, une bonne par de ses manuscrits, tout comme l’énorme documentation que nous ont laissé les grands érudits de l’empire du Songhai et du Mali, reste non traduite, pour ce qui a survécu, (Textes en Arabe et en Ajami) et « conservée » à Tombouctou ou au Moyen-orient (1).

       

      Numéro 3: Zéra Yacob

      Image Zéra Yacob - Crédit: uthiopia.com
      Image Zéra Yacob – Crédit: uthiopia.com

      Zéra Yacob (1599–1692) était un philosophe éthiopien du XVII siècle. Son traité de 1667, connu dans sa langue originelle (le Ge’ez) comme la Hatata, a souvent été comparé au « Discours de la méthode » de René Descartes (1637). Son ouvrage appartient à une période où les sources de la philosophie africaine étaient essentiellement sous forme orale (« essentiellement », pas « exclusivement », hein).

      Zéra Yacob préférait suivre son propre raisonnement (sa raison) plutôt que de se fier uniquement au idées d’autrui. Un personnage qui fort sympathique, surtout par ces temps où règnent l’obscurantisme de pub télé et le fanatisme religieux.

      La Hatata est un traité euristique basé sur la « Raison« . Sa pensée était centrée sur le principe d’harmonie. Il affirmait qu’une action est définie comme morale selon qu’elle confortait ou dégradait l’harmonie du monde. Il rechercha plutôt la vérité dans l’observation du monde naturel (Tu entends ça Boko ? Tu devrais essayer) Bien que son ouvrage soit centré sur « la raison », il n’en est pas moins un théiste:

      « Si je dis que mon père et ma mère m’ont engendré, alors je doit chercher celui qui a engendré mes parents et les parents de mes parents  jusqu’à ce que j’arrive aux premiers qui n’étaient pas engendrés mais était venus au monde sans être engendrés

      Pour Yacob, appréhender Dieu ne dépend pas de l’intellect mais « notre âme a le pouvoir de concevoir Dieu et de le voir mentalement. Dieu n’a pas donné ce pouvoir sans raison ; tout comme il a donné ce pouvoir, de même il en a donné la  réalité » (Autrement dit, le fait que l’esprit ou l’âme humaine «intuitionne » et subodore l’existence de Dieu est intrinsèquement liée à son existence; l’homme sent que Dieu existe parce que Dieu existe. CQFD… c’est assez élégant, je trouve)

      Voilà, ça fait trois.

      Je conclurai cette première partie en rappelant que ceci est à la fois non exhaustif et relativement subjectif, il y a eu trop de grands esprits sur cette planète pour les faire tenir dans les limites de cette esquisse. Plus spécifiquement, pour l’Afrique ce ne sont pas les philosophes qui manquent: Ptah Hotep, Aménémopé, Kocc Barna Fall, Ibn Khaldoun ou encore le fameux germano-ghanéen du siècle des Lumières Anton Wilhelm AMO ou Antoine Guillaume AMO (2), etc. etc. etc.

      Ceci est un bref aperçu de quelques personnages intéressants de l’histoire plus ou moins lointaine. Nous poursuivrons bientôt avec d’autres « têtes ».

      Bien à vous

      A.R.D-A.

       


       

       (1) Franchement, on s’est bien fait avoir sur cette affaire de « continent sans écriture », c’est moi qui vous le dis!, je fais remarquer au passage que la majorité des Européens n’ont pas inventé d’écriture non plus. Le latin n’a pas été inventé par les ancêtres des français, anglais ou allemands mais par les romains. Le billet est en train d’être écrit avec des signes « latins », et  non français! Enfin, on y reviendra certainement

      (2) Malheureusement pour ce dernier, il est plus connu pour sa couleur de peau qu’autre chose, bien que ce soit un remarquable penseur (voir son traité « De Humanae mentis apatheia« ). C’est drôle que Hegel, qui pourtant est un esprit remarquable, se soit abaissé à raconter des inepties pareilles sur l’Afrique dans son Introduction à la raison dans l’histoire, alors qu’il devait savoir tout cela…ça laisse songeur.

       

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      Article : La violence dans l’histoire (3) – Fin
      De choses et d'autres
      6
      12 avril 2015

      La violence dans l’histoire (3) – Fin

      Salutations chers tous

      J’aime à penser que ce troisième et dernier volet de « la violence dans l’histoire » vous trouve en bonne forme. C’est une chose étrange que de poursuivre sur ce sujet au vue de l’actualité, les tragédies qui émaillent le monde entier, surtout celles du Kenya, sont encore très vives et bouleversantes dans les esprits. Je profite de l’occasion pour dire, encore une fois, nos condoléances aux familles. Malheureusement, les mots et les larmes ne font pas tout!

      Enfin, ce qu’un Homme a commencé un Homme doit finir.

      Dans cette dernière partie (ici partie 1 et partie 2) nous allons encore descendre dans les échelles de considération. Être plus « terre à terre » et palpables que précédemment.

       

      Violence et dialectique : résistance, soumission et régression.

      C’est un aspect de la question qu’il me parait important de soulever.

      Violence dans l'histoireQuand on prend une seule carte à jouer et qu’on la plie, elle casse vite. Tout un paquet par contre ploie mais ne romps pas. Ceci dit, si vous maintenez la pression suffisamment longtemps autour du paquet, il finira par casser également, feuillet par feuillet. Bien évidemment, ce sont les cartes les plus exposées à la pression qui cèdent en premier.

      Ceci est une illustration parfaite de ce que je veux aborder. Quand un peuple subit une violence et/ou une domination extérieure, il y a systématiquement deux types d’individus qui apparaissent : Les résistants et les soumis (toujours, ils apparaissent toujours). Si la violence s’installe pendant suffisamment longtemps et que l’ennemi est beaucoup plus fort, les résistants sont éliminés (tués, emprisonnés ou déportés, au choix). Il s’en suit donc une régression radicale du peuple, tant sur le plan du matériel génétique (les forts, les courageux et les résistants ayant été éliminés, il ne reste que les planqués, les collabos et les plus faibles) que sur le plan moral (la couardise devient une valeur de survie, tout comme la délation et la soumission. La majorité des parents enseigne à leurs enfants à courber l’échine, à ne pas trop la ramener, à faire tout bien comme il faut). A long terme, cela oblitère l’esprit de grandeur et l’audace d’un peuple. Une expression de chez moi illustre fort bien la chose, je pense : « manon tonyéviadji » (Que je me contente du peu que j’ai).

      Comme un parasite dans un corps malade, les traitres et les collabos fleurissent et se développent, dominent leur congénères et profitent du système : Exemple des royaumes esclavagistes pendant la traite négrière ou d’une certaine pseudo-élite économique à l’époque coloniale et à la plus récente époque néocoloniale)

      Comme on dit : « A la guerre, ce sont les meilleurs qui partent en premier ». C’est tragique.

       

      La violence dans l’histoire : quelques cas.

      1- Afrique, être trop « civilisée » a fait sa ruine.

      Un africain conscient de son histoire ne sait que trop bien à quel point les rapports de peuple à peuple peuvent être violents, surtout envers les plus gens les plus civilisés. Pour nous, les cinq derniers siècles sont particulièrement édifiants. Comment sommes-nous passés de la grandeur de l’Afrique Classique à ce b*rdel généralisé, ce brouillard diffus de médiocrité, d’aliénation et de désunion ? Une certaine violence y est pour beaucoup.

      violence dans l'histoire (4)
      Œuvres (très) réalistes – Empire du Bénin

      A partir du XVème siècle, le contact avec l’Occident a été source d’une grande violence, une violence que peu de gens peuvent réellement comprendre et mesurer encore à ce jour. Il ne s’agit pas de pleurniche, ce sont juste les faits. A l’aube du XVIème les grands royaumes du continent avaient un niveau très acceptable par rapport à l’échelle mondiale, voire un niveau supérieur (comme dans la gestion de l’état et l’alimentation pour tous).  Évidemment, les choses n’auraient pu être possible sans les nombreux soumis et traitres qui jalonnent notre histoire, ça aussi ce sont les faits.

      Si on doit simplifier, condenser et prendre des raccourcis, ce qui a fait la différence c’est le canon. D’une certaine façon, l’Afrique était trop « civilisée » pour se concentrer sur la fabrication des armes. Tout le reste n’est qu’une résultante logique de la violence prolongée (se référer au paragraphe « Dialectique de la violence : résistance, soumission et régression »). Mais bon, ce qui est fait est fait.

      Crédit:nahlaciss.chez.com
      Crédit:nahlaciss.chez.com

      La leçon à retenir:

      Si tu as de hautes pyramides, de belles villes, de grandes bibliothèques ou de grands greniers, assure toi aussi d’avoir un gros gourdin (Sinon tu ne feras pas long feu et les enfants de tes enfants auront oublié jusqu’à ton existence)

       

       

      2- La thalassocratie Britannique (puis anglo-saxonne)

      Violence dans l'histoire (20)En la matière, l’empire Britannique est un cas d’école. Un royaume relativement petit qui réussit à conquérir la majeure partie du monde, à imposer sa domination jusqu’à nos jours (en ayant passé le témoin aux États-Unis). Elle a même compensé sa petitesse géographique une domination basée sur la mer : une thalassocratie. Paradoxalement, ils ont probablement été un des peuples les plus sanguinaires et les plus génocidaires de la planète. Même si ce n’est pas à eux qu’on penserait en premier en y songeant. Que ce soit avec les amérindiens, les aborigènes, les birmans, j’en passe et des meilleurs. Pour paraphraser Churchill « Ce n’est pas la supériorité de nos idéaux ou de notre philosophie qui nous a rendu maitres du monde mais bien notre capacité à maitriser la violence organisée ». C’est rien de le dire.

      C’est le monopole de la violence a été un atout majeur dans la grandeur de l’Angleterre (puis de l’Amérique). Les anglais ont pris de l’avance sur leurs camarades d’Europe lors de guerres successives (nous l’évoquions dans la première partie: la débâcle de L’Invincible Armada pour les espagnols, la bataille de Waterloo puis Trafalgar pour les français). Quand on sait que les Yankees ont été en guerre 222 ans sur leurs 239 ans d’existence, on comprend beaucoup de choses. Le concept de Pax americana n’est pas tombé du ciel.

      Crédit: https://reseauinternational.net
      Pays avec des bases américaines – Crédit: https://reseauinternational.net

      Nous sommes un peuple de la guerre. Nous aimons la guerre parce que nous sommes très bons à la faire. En fait, c’est la seule chose que nous savons faire dans ce putain de pays: faire la guerre, on a eu beaucoup de temps de pratique et aussi parce que c’est sûr que nous ne sommes plus capables de construire une machine à laver ou une voiture qui vaille un pet de lapin ; par contre si vous avez plein de bronzés dans votre pays, dites leur de faire gaffe parce qu’on va venir leur foutre des bombes sur la gueule… – George Carlin

       

      3- Haïti ou « La violence utilisée à bon escient »

      Crédit: faculty.goucher.edu
      Crédit: faculty.goucher.edu

      Haïti est sans doute un autre aspect de l’usage de la violence. Pour autant que je sache, la libération de ce Saint Domingue, la révolution Haïtienne ne s’est pas faite autour d’une table de négociation, lors d’un « débat d’Idées ». Et c’est euphémisme. La révolution haïtienne a été d’une violence inouïe, mais il fallait ce qu’il fallait pour se libérer du joug esclavagiste. C’est d’ailleurs le lieu de rendre un énième hommage mérité à Toussaint Louverture, un des plus grands génies militaires de son temps.

       

      Maitrise de la violence directe Vs Non maitrise de la violence indirecte.

      Le plus triste dans l’histoire, c’est que si Haïti a su maitriser la violence frontale et directe, il n’en fut pas de même pour la violence indirecte, ce qui lui a couté cher : Les multiples trahisons, les mensonges, coups fourrés au sommet, la capture de Louverture, les manipulations bancaires et cette immonde dette que l’Ile était censée payer aux esclavagistes… Toutes ces choses, en plus de l’occupation de l’ile par des forces étrangères et de la dictature, ont eu raison de l’Ile, l’ont changé en ce cloaque de désolation que nous dépeignent les média.

       

      4- William Lynch

      Pour donner une idée, c’est de lui que vient le mot « lyncher ». Ceci est un discours de William Lynch, en 1712 en Virginie. Lynch était un propriétaire d’esclaves anglais des Caraïbes. Il présenta ses techniques et méthodes particulièrement efficaces pour garder le contrôle des esclaves. C’était une forme très « hard » de Mind Kontrol Ultra si vous voulez. Pour lui, il s’agissait d’expliquer à ses « potes » esclavagistes comment empêcher les nègres indisciplinés de s’unir. C’était un genre d’expert en la matière :

      Mesdames, Messieurs, Je vous salue ici, en cette année de notre seigneur, 1712 (…) Si je suis là aujourd’hui, c’est pour vous aider à résoudre les problèmes que vous avez avec vos esclaves. J’ai expérimenté dans ma modeste plantation, des méthodes nouvelles de contrôle des esclaves. La Rome antique nous envierait si mon programme était appliqué. Non seulement vous perdez de l’argent en pendant vos esclaves, vous avez aussi des insurrections, des révoltes, vos champs restant ainsi longtemps sans être cultivés, vos propriétés sont souvent victimes d’incendies, votre cheptel est tué. Je ne suis pas là pour énumérer tous les problèmes que vous avez avec ces esclaves, mais pour vous aider à les résoudre. (…)

      Je fais ressortir un certain nombre de différences parmi les esclaves; il me suffit de reprendre ces différences, de les agrandir, de les exagérer. Puis je suscite la peur, la méfiance, l’envie, la méfiance en eux, afin de les contrôler; par exemple, prenez cette liste de différences: l’âge, la couleur, l’intelligence, la taille, le sexe, la superficie des plantations, l’attitude des propriétaires, le lieu d’habitation des esclaves (vallées, montagnes, l’est, l’ouest, le nord, le sud), le type de cheveux des esclaves (fins ou crépus), la taille des esclaves (grands de taille ou courts). Je vais ensuite vous donner une stratégie d’action pour mettre tous ces éléments ensemble; mais avant tout, j’aimerais vous dire que la méfiance, le manque de confiance en soi, est plus efficace que le respect ou l’admiration. L’esclave noir, après avoir reçu ce lavage de cerveau, perpétuera de lui-même et développera ces sentiments qui influenceront son comportement pendant des centaines voire des milliers d’années, sans que nous n’avions plus besoin d’intervenir. Leur soumission à nous et à notre civilisation sera non seulement totale mais également profonde et durable. N’oubliez jamais que vous devez opposer les adultes et les noirs âgés aux plus jeunes, les noirs à peau foncée aux noirs à peau plus claire, la femme noire à l’homme noir (…) cela vous permettra d’asseoir une domination quasi éternelle sur eux.»  William Lynch, 1712, Colonie de Virginie. (Ici  l’Intégralité du discours)

      Au point de vue strictement théorique, ce raffinement dans l’usage de la violence est tout à fait fascinant. De même que le recours à l’intemporel « divide ut regnes » (diviser pour mieux régner). Quant à savoir ce qu’inspire ce genre de méthodes… je laisse à chacun le soin d’en penser ce qu’il en pense. La formule est très souvent remise au gout du jour en tant qu’outil de domination. Son usage n’est bien évidemment pas restreint à une seule « race » ou une seule région. Que voulez-vous, « on ne change pas une équipe qui gagne ».

      Il va sans dire que le dossier de la violence est très très grand, les cas sont légions. C’est question pleine d’attrait mais nous ne saurions en discuter dans les limites de cette esquisse.

      Ceci clôt cette discussion qui s’est quelque peu éternisée. Mes salutations à ceux qui m’auront tenu compagnie jusqu’ici. On pourra refermer ce chapitre quelque peu « amer » et voir vers d’autres directions.

      Bien à vous,

      A.R.D-A.

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      Article : Eclosion
      Coin Poète
      0
      9 avril 2015

      Eclosion

      Et le doigt

      Démiurge

      Forge un mot-monde, un mot-bocal

      Pour y loger sa folie créatrice

      Se tailler une parcelle de Dieu

      A même la chair infinie de l’imaginaire

      Un brin d’éclosion pour tromper le silence

       

      Une façon comme une autre

      De dire « je t’aime »

      A une plume égarée

      Tombée de l’assiette du Créateur

      Pour dompter l’impétueuse virtuosité

      Du monde,

      Qui se maquille devant la glace

      Qui se dit et se redit sans cesse

      Comme un murmure phosphorescent

      Qui survole et nargue le néant

      Ayi Renaud DOSSAVI-ALIPOEH (A.R.D-A.)

      Lomé, 09 04 2015

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      Article : Charlie ou Kenya… Moi je suis Kenya !
      Afrique - Renaissance Africaine
      26
      6 avril 2015

      Charlie ou Kenya… Moi je suis Kenya !

      Crédit: www.jihadwatch.org
      Crédit: www.jihadwatch.org

      Nous voilà donc, chers amis, en ce jour qui commence. Le visage morose, l’esprit enfiévré, l’âme tuméfiée, il persiste dans notre bouche comme un gout de pisse, une amertume diffuse et atroce qui refuse de céder face aux festivités de la résurrection de Jésus de Nazareth, sauveur des chrétiens. Car nous émergeons à peine des relents vaporeux de ce qui restera dans nos mémoires comme la fête de Pâques rouge, rouge du sang kényan qui a coulé et souillé un temple du savoir, rouge de l’innocence égorgée sur l’autel de la barbarie,  rouge de la colère et de la douleur des familles éplorées.

      Entre colère et frustration

      Que ce soit pour le Niger, le Nigeria ou le Kenya, je remarque que ces fameux « soldats de Allah » ne s’en prennent qu’à des pays riches en ressources et/ou qui ont toutes les chances de devenir des leaders d’une renaissance panafricaine. Un chaos bien salutaire à certains manipulateurs… tiens, le hasard sûrement. Face à l’ampleur de l’horreur, nous sommes partagés, submergés de sentiments violents. Deux d’entre eux retiennent mon attention :kenya garissa charlie (3)

      La haine contre ces prétendus soldats d’Allah qui font (et coupent) des pieds et des mains pour nous tirer par la tignasse des cheveux dans une pathétique et mortifiante guerre de religion. Allons-nous sombrer dans la violence ?

      Le dépit, le dépit profond et l’indicible frustration face au monde qui était Charlie il n’y a pas si longtemps, mais qui s’en fout royalement de Garissa.

      Nous n’allons même pas entrer dans des considérations numériques, c’est un décompte macabre que j’ai toujours trouvé indécent (encore qu’on pourrait le faire, que ce soit pour les 100 millions de l’esclavage, les 6 millions de la Shoah ou les 10 millions du Congo).

      Carnage dans une université au Kenya pic.twitter.com/YkrLD0LkdV

      — Ali Dilem (@DilemAli) 4 avril 2015

      Un deux-poids deux-mesures pas du tout étonnant

      Étonné par la différence de traitement de cette tragédie dans les médias main-stream ? Pourquoi ? Moi, ce qui m’étonne, c’est ceux que ça étonne.

      kenya garissa charlie

      Cette maxime dit. Au cas vous ne l’auriez pas remarqué, c’est comme ça que fonctionne le monde. Je sais que la religion du droit de l’hommisme et de l’égalitarisme abstrait a fait beaucoup de dégâts dans l’esprit de mes compatriotes africains, mais il y a des choses élémentaires à ne pas oublier :

      • Personne ne se fait respecter par les larmes et la pleurniche. Surtout pas quand on se traîne à longueur de siècle une image savamment entretenue de demi-sauvage et de primitif affamé.
      • Il faut pleurer la mort de son fils avant d’aller pleurer celle du voisin. Si le voisin est plus riche que toi et qu’il ameute tout le quartier, c’est son droit… Mais est- ce que toi tu es obligé d’aller aux funérailles de son cousin ou de sa belle-mère quand lui il ne vient jamais aux funérailles de tes enfants ? Non, mais où on a jamais vu ça ? C’est quelle affaire ça? Chez moi, c’est ce qu’on appelle être « Honvi ».

      On peut être Charlie et Kényan.

      Certes, on peut être ému pour les tueries de Paris et pour le massacre de Garissa en même temps. La question ne se pose pas. C’est même la moindre des choses… Mais alors, où sont les Kényans à l’heure de ce drame ? Mieux encore, où sont les #JesuisKenya parmi les #JesuisCharlie ?

      Où sont donc les Charlie, les Charlots et autres bisounours ?

      D’aucuns considèrent le massacre de Garissa comme sur fond religieux et l’affaire Charlie Hebdo étant plutôt dans le cadre de la sacro-sainte « liberté d’expression ». Le dossier de Garissa est considéré par ces « experts » comme non conforme pour être sponsorisé. Moi je dis « Gratte-moi le dos ». C’est de la tartufferie ou je ne m’y connais pas.

      Comme dirait l’aîné Kpelly :

      kenya garissa charlie (5)Tu es Africain, tu es touché par ce qui s’est passé au Kenya? Eh bien, compatis à ta manière. Et comme cela se fait sur Facebook, mets ‘Je suis Kenya » ou une bougie sur fond noir avec KENYA écrit dessus en photo de profil, et, surtout, boucle-la. « Oui, voilà, les Blancs ne disent rien sur le drame kényan, aucun d’eux n’a mis « Je suis Kenya » sur son profil, alors que pour Paris nous avions tous mis « Je suis Charlie… » Vraiment, boucle-la. Ce n’est pas à coups de larmes et de pleurnichements et de soupirs qu’on réussira à tourner le cœur de qui que ce soit vers l’Afrique. La compassionb ça ne s’achète pas. Surtout pas avec des larmes !

      Voilà qui est dit et bien dit.

      J’épouse entièrement la pensée d’un autre aîné, Kossi Noglo :

      Crédit AFP - Carl de Souza
      Crédit AFP – Carl de Souza

      Chers amis africains, près de 150 personnes assassinées chez nous et nous ne voyons aucun chef d’Etat occidental venir faire une marche au Kenya. Nous ne voyons aucun T Shirt « Je suis…. ». Nous ne voyons pas les grandes chaînes de télé passer la nouvelle en boucle. Nous ne voyons aucune célébrité se scandaliser, aucun débat télé? On a vu tout ça quand il y a eu 12 tués à Paris n’est-ce pas? Ça montre bien le MANQUE DE CONSIDÉRATION qu’on vous donne en tant que race, culture et continent. La prochaine fois vous réfléchirez mieux avant d’aller STUPIDEMENT témoigner de la compassion alors qu’on ne vous rendra pas la pareille.

       

      Nil novi sub sol

      Pour moi, comme dirait la Bible, il n’y a « rien de nouveau sous le soleil ». Ces gens-là n’ont jamais eu de considération pour nous, pourquoi ça changerait aujourd’hui ? Arrêtons de quémander leurs larmes, leur commisération et leur considération. Si CNN & Cie avaient été des chaînes africaines ou panafricaines, je crois que ça se saurait.

      Un journaliste travaille pour celui qui le paie, est-ce  vous qui payez ceux de CNN ? Hein ?

      D’ailleurs on peut prolonger cette question : qui finance les shebabs, Boko-Haram et autres Aqmi ? Qui ? D’où viennent leurs armes ? Allah peut-être ? Comme dirait un grand érudit musulman, le cheikh Imran Hossein :

      « Ce n’est pas le père Noël qui fournit les armes à l’Etat islamique ». Cheikh Imran Hossein

      Il serait grand temps que nous retrouvions le chemin de l’intelligence. Au lieu d’être là à pleurnicher encore, à se demander « pourquoi pas nous » encore. Ceci est un monde de violence, tout particulièrement envers les plus faibles. D’ailleurs, en parlant de violence, attendez de voir le grand bouquet final (et mondial) que les puissants nous réservent, vous allez bien être Charlie.

      Nous ne pouvons exiger d’être traités avec respect et considération tant que nous sommes faibles. Arrêtons d’être étonnés.

      Je n’ai jamais été Charlot et ce n’est pas demain que ça va changer. Pour ceux qui disent qu’être Charlie, c’est être pour la liberté d’expression, soit, c’est une façon comme une autre de voir les choses.

      Et nos chefs d’Etat… Immonde et affligeante soumission !

      Crédit: www.rewmi.com
      Crédit: www.rewmi.com

      Le plus mortifiant, c’est nos chefs d’Etat, surtout la bande à Charlie n’ont pas daigné faire un discours ou une condamnation. Rien, zéro, nada, peau de balle. Trop occupés à bien se faire voir par le maître, ils se sont comportés en dignes gardiens de plantation en allant marcher comme des toutous bien dociles à Paris. Je ne parle même pas des larmes de certains, comble de l’humiliation. A croire que leur pays respectif ne se trouve pas en Afrique. Dans leur esprit, comme dans celui de beaucoup, il y a leur pays, et puis il y a la France, l’Europe et les States. Ils se sentent éminemment plus proches de Paris que de leurs voisins.

      Le plus tragique c’est que, par leur comportement, ils nous forcent à choisir notre camp entre les tragédies en Afrique et celles d’ailleurs.

       

      C’est bien la preuve que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge…  ou plutôt de l’abattoir, pauvres moutons charlots que nous sommes. Notre sang coulera encore, encore et encore, dans l’indifférence générale, mais ce n’est pas grave, puisque « nous sommes tous Charlie ».

      Alors, quand retiendrons-nous donc les leçons de l’Histoire ? Notre sang carbonique et « sauvage » n’intéresse personne. Nous sommes seuls.

      kenya garissa charlie (2)

      Bien vous

      A.R.D-A.

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      Article : La violence dans l’histoire (2)
      Afrique - Renaissance Africaine
      10
      4 avril 2015

      La violence dans l’histoire (2)

      Prolégomènes :

      Ce billet ne sera ni une incitation à la violence, ni une apologie de la violence, « aveugle » ou non. Encore moins un procès à telle vision du monde ou tel courant de pensée.

      Ceci se veut une discussion amicale et, je l’espère, aussi plaisante qu’édifiante. Une réflexion strictement théorique au sujet de la « Violence dans l’histoire », au sens global du terme. J’ai trouvé intéressant de mettre le doigt sur certaines contradictions doctrinales auxquelles nous nous heurtons souvent. Notamment dans nos pays « autrefois » colonisés et soumis à la prédation de puissances extérieures.

      Salutations, chères toutes et chers tous

      Poursuivons donc cette discussion: « La Violence dans l’histoire ». Charmant sujet s’il en est. (Ici partie 1). Tachons ensemble de quitter un plan général pour aller « plus bas » dans les échelles de considération.

       

      Systèmes et Violence: Quand un système veut ta peau c’est qu’il veut ta peau. Point barre !

      En un mot comme en cent, ça donne ceci :

      « Le monde actuel est une jungle, et c’est deux fois plus une jungle pour les peuples africains…pas parce qu’ils sont noirs mais parce qu’ils sont faibles et naïfs.»

      Le monde est régi par un système, ce système écrase les plus faibles, nous faisons partie des plus faibles, donc ce système veut notre peau. Fin de la discussion (C’est plutôt simple il me semble… un gosse de sept ans comprendrait du premier coup).

      Violence dans l'histoire (6)En suivant un peu l’Histoire, on finit pas ne plus être surpris par le genre humain. Pour ceux qui ont gentils pour croire que les hommes, ou plutôt les castes dirigeantes, ne sauraient être malveillantes (plus qu’elles ne l’ont été par le passé!)…Eh bien, comme disait Nietzsche:

      N’oublions pas que:

        « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » (Bossuet)

      Violence dans l'histoire (12)

      Les systèmes n’ont aucune morale et une aucune conscience. Les attentats barbares de Kenya ne font que le prouver à suffisance, si besoin en était encore. Je suis certain que pendant l’esclavage, la colonisation ou encore l’occupation française par le régime Hitlérien, il y avait par ci par là une ou deux bonnes âmes charitables envers les opprimés ; de là à dire que ces systèmes de choses en eux-mêmes étaient charitables, je crois qu’il y a un énooooooooooooooorme fossé.

      Je le redis:

      Pour peu qu’il soit suffisamment sûr de lui-même et aliéné par sa propre idéologie, un système ou un État n’a aucune morale, aucune conscience, aucune limite dans l’horreur, la mesquinerie ou la méchanceté.

      Ainsi, quand un système ou un pouvoir repose sur la violence, il créera et utilisera toujours de la violence, tout le reste n’est que de la littérature de la mauvaise qui plus est.

      Les génocides et les exterminations ont tous été pratiqués par l’État, jamais par l’individu ou le peuple.

      Il est donc illusoire de croire qu’on va changer un système (d’oppression ou non) en jouant sur la conscience de ceux qui en profitent. Comme s’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Pour ce qui est de la violence en tant que moyen de libération, outil de l’opprimé, je laisse la parole au « vrai gars » Malcolm X.

      La violence vue d’en haut et la violence vue d’en bas

      La violence n’est pas la même pour tout le monde. Tout dépend de là où on se trouve dans la pyramide du pouvoir. Je vais prendre un exemple simple : Imaginons qu’on soit en pleine guerre, quelque part. Un état-major décide qu’une certaine ville est importante stratégiquement…

      « Mein führer Cette ville sera difficile à prendre»

      « Combien d’hommes cela nous coutera, à peu près ? »

      « Cent mille hommes ».

      « Eh bien on va sacrifier cent mille hommes »

      « On dénombre également cinq cent mille civils dans les régions d’habitation »

      « Tant pis pour eux, des bombardements ciblés nous ferraient perdre trop de temps… la guerre n’épargne pas les civils.»

      Vous voyez où je veux en venir ? La guerre du point de vue de Sani Abacha ou du Général Joukov n’est pas la même que la guerre du point de vue de la pauvre femme dont le mari et les enfants se feront massacrer, elle-même violée à plusieurs reprises par les « forces du bien ». Ni la guerre du point de vue du pauvre soldat qui n’a rien demandé et n’y comprends rien mais qui est là juste pour « servir son pays».

      Ainsi, pour autant qu’on puisse justifier théoriquement la violence intelligemment et sagement utilisée de manière très ciblée dans l’espace et le temps, il n’en est pas moins que c’est une horreur absolue…surtout pour ceux qui la subissent vraiment.  De ce point de vue, je donne raison aux pacifistes.

       

      Violence directe/Violence indirecte.

      J’entends par « violence indirecte » l’ensemble de moyens d’agression plus subtils que l’attaque physique frontale: Les médias-mensonges, la désinformation sur sujets importants, les impôts injustifiés, les coup d’état non violents, l’expropriation à coup de millions, la prédation foncière, le système esclavagiste de la dette etc…

      Dans le monde prétendument évolué d’aujourd’hui, la violence indirecte est la plus répandue. Elle est plus soft, plus clean et plus « raffinée ». Elle est extrêmement efficace parce qu’elle pousse l’esclave à aimer ses chaines, même quand il sent que quelque chose ne va pas, détricoter le réseau de chaines et de nœuds coulants qui l’étouffe lui demande du recul, de la patience ainsi qu’un certain travail de réflexion et d’érudition. Choses qu’il est de moins en moins capable de fournir.

      Bien évidemment, la violence directe n’est jamais loin. Il suffit de voir la taille des armées des trois grandes puissances actuelles. Ou encore les moyens dont disposent les forces du bien comme l’OTAN ou l’AFRICOM, j’en passe et des meilleurs.

       

      Violence structurelle : le capitalisme libéral « sauvage ».

      Un système basé sur la violence génère toujours de la violence et de l’oppression. La violence et l’injustice qui en découlent immanquablement sont structurelles. Ce ne sont pas des anomalies mais des effets logiques du système.

      Violence dans l'histoire (13)L’exemple le plus intéressant est sans doute le capitalisme sauvage. C’est de la violence pure et simple. Il a causé bien plus de morts que la guerre du Biafra ou du Congo. Je dirais même que ces guerres, comme beaucoup d’autres, ne sont que des conséquences du système. Le capitalisme sauvage il est oppressif et destructeur par essence. J’en veux pour preuve le nombre de femmes et d’enfants morts dans la misère et la famine à cause du racket bancaire, du système de la dette, des malversations financières de multinationales comme Lehmann Brothers, Goldman Sachs, le FMI et autres joyeusetés.

      Violence dans l'histoire (11)Le système de la dette et le capitalisme libéral sauvage fera tout (TOUT!) pour perdurer et se survivre à lui-même jusqu’à ce qu’il ploie complètement sous le poids de ses contradictions.  

       

       

       

      L’éternel retour du concret ou les limites des mots.

      On peut faire ou dire tout ce qu’on veut avec les mots (discours pompeux, belles théories, concepts fumants ou fumeux). On peut embobiner autant qu’on veut, mais sur l’échelle du temps, sur la durée, Le concret, ou le contexte, est toujours plus fort que le concept, aussi beau et séduisant soit-il :Si une théorie est fausse,  si un discours est mensonger, les faits finiront fatalement par lui donner tort. Ce n’est qu’une question de temps. C’est ce que le grand Lénine appelait « l’éternel retour du concret ». Les faits sont têtus et radicaux, ils ne négocient pas: Ce n’est pas parce que nous nous persuadons que tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil qu’il en est ainsi.

      Violence dans l'histoire (8)Il n’y a qu’à voir le deux-poids-deux-mesures obscène entre les douze morts de Charlie Hebdo et les dizaines de victime de Boko Haram au Nigéria ou les 140 victime du Kenya !

      De même, si une stratégie ne marche pas dans un contexte donné, elle ne marchera jamais dans le même contexte. JAMAIS. Soit on change de contexte, soit on change de stratégie. Sinon… Eh bien, une fois n’est pas coutume, je m’en réfère à la Bible :

      Violence dans l'histoireNous sommes dans un monde de violence structurelle, où la lutte des classes se superpose et s’hybride à la lutte des races d’une façon très malsaine et très ambiguë. Dans un tel monde, il est souhaitable et même salutaire que ce soit le plus raisonnable et pacifique de tous qui possède les armes les plus puissantes et dévastatrices. Ne serait-ce que pour ne jamais s’en servir ou les détruire.

      Pratiquez l’hospitalité, les danses autour du feu, les veillées de prières et de chants, et tout ce que vous voulez, mais de grâce, faîtes-le à l’ombre de vos bombes atomiques (à vous). Si l’agneau ne peut pas empêcher le loup d’être ce qu’il est, qu’il se construise au moins une solide clôture. Ce sera ça de gagné.

      De la barbarie

      Tout ceci étant dit, ne nous méprenons pas. La violence ne saurait en aucune façon être un but ou une fin soit (sauf quand on est marchand d’armes). C’est un outil expéditif et dangereux, une lame à double tranchant. Je dirais même que c’est une arme encore plus dangereuse pour celui qui la brandit. Là encore je donne raison aux pacifistes forcenés… ou plutôt je peux les comprendre.

      On connait la formule : Qui tue par l’épée meurt par l’épée. (Enfin, je connais deux ou trois dictateurs et traitres à l’Afrique qui sont morts dans leur lit, mais bon, c’est une autre histoire). D’autre part, gardons à l’esprit qu’il n’y a rien de pire pour une nation qu’une guerre inutile, notamment une guerre civile. Ces choses sont souvent le fait de manipulations extérieures avec la complicité de quelques traitres et compradors, il y a toujours, malheureusement. Les exemples sont légions : Liban, Liberia, Congo, Kosovo etc… Aucun pays n’est jamais sorti fort et grandi d’une guerre civile. Aucun.

      Il y a donc un glissement dangereux: De la violence intelligemment et rigoureusement modulée dans le temps et l’espace à la violence tout court: la sauvagerie et la destruction intégrale. Avec son cortège de morts, de souffrances etc. Une bagarre, on sait comment elle commence, mais rarement comment elle finit.

      Comme le suggérait notre brillant salaud de service: et si on faisait économie des révolutions en Afrique?. C’est une idée.

       

      A bientôt pour en finir avec toute cette violence… 🙂

      Bien à vous

      A.R.D-A.

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      Article : Faites-nous la nuit
      Coin Poète
      0
      31 mars 2015

      Faites-nous la nuit

      Faites-nous la nuit juchée sur des espérances en bikini

      Des douceurs aguicheuses habillées d’étoiles et de grains de beautés

      Des rêves à la jupe légère dansant en farandole

      Autour des sentiers incendiés de nos désespoirs oubliés

       

      Faites-nous la nuit comme un lent et long baiser…

      Et l’horloge se brise contre les seins d’un fantasme en robe rouge

      Et des mains tremblantes plongent vers la terre promise

      Et des lèvres mordillées disent tout le délice du monde

       

      Faites-nous la nuit fardée de silence et d’or-de-lune

      Des couleuvres-espoirs à avaler goulument

      Par une bouche avide de mots et de murmures, d’odes et de contes

      Une façon comme une autre de tromper la mort du sommeil

       

      Faites-nous la cadence enfiévrée des nuages disloqués

      Fracassés contre le Jéricho fringuant de nos doutes

      …Et le bonheur, pusillanime, se dessine comme une hésitation

      A mi-chemin entre le dépit et l’audace…quelque part entre nos doigts écartés, pour incarcérer l’opacité nocturne

       

      Faites-nous la nuit ronde comme une galette de pain

      Luisante comme un gâteau au miel, qui roule et déroule sa bosse féconde

      Comme un soleil arc-en-ciel, un paon en gestation

      Elle n’attend qu’un mot, un ordre, un sourire… pour nous offrir ses trésors.

       

      A.R.D-A.

      Lomé, Tokoin-Hôpital, 31 03 3014

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      Article : La violence dans l’Histoire (1)
      Afrique - Renaissance Africaine
      12
      30 mars 2015

      La violence dans l’Histoire (1)

      Violence dans l'histoire (1)

      Prolégomènes :

      Ce billet ne sera ni une incitation à la violence, ni une apologie de la violence « aveugle » ou non. Encore moins un procès à telle vision du monde ou tel courant de pensée.

      Ceci se veut une discussion amicale et, je l’espère, aussi plaisante qu’édifiante. Une réflexion strictement théorique au sujet de la « Violence dans l’histoire », au sens global du terme. J’ai trouvé intéressant de mettre le doigt sur certaines contradictions doctrinales auxquelles nous nous heurtons souvent. Notamment dans nos pays « autrefois » colonisés et soumis à la prédation de puissances extérieures.

      Salutations, chères toutes et chers tous!

      J’accouche ces quelques lignes suite à une plaisante rencontre entre twitos de Lomé (un #TweetUp ça s’appelle. Comme le montrent quelques articles Lumineux et Parlants de mes camarades, nous n’en sommes pas à nos débuts, oui bien cher Petit écolier?). Bon, on s’égare, la violence dans l’histoire donc:

      De la violence… comme moteur de l’Histoire.

      Au  fil de notre discussion, j’ai été amené à aborder la question de la violence. Pour moi, tout est parti de ce constat assez perturbant, surtout par sa récurrence. La violence semble être un important moteur ou auxiliaire des principaux mouvements de l’Histoire. Pour toute personne éduquée et formatée dans le cadre démocratiste et droit-de-l’hommiste bisounours, pour toute personne « instruite » et « civilisée », certains faits d’histoire peuvent sembler très paradoxaux, voire violemment aporétiques.

      Ce qui est rationnel est effectif, ce qui est effectif est rationnel… F. Hegel https://t.co/rdOuUBenGJ via @po_st

      — Lilium Inter Spinas (@Renaudoss) 29 mars 2015

      La violence organisée : à la source de toute grande civilisation

      A mon plus grand déplaisir, je ne connais aucun grand changement politique et historique qui soit le fruit exclusif du « débat d’idées ». Il y a débat d’idées, certes, mais à un moment donné, il y a acte. Et les actes sont rarement des danses autour du feu. En cas de désaccord prolongé et insoluble, quelqu’un finit par taper du poing sur la table.

      Globalement, toutes les grandes civilisations commencent par un acte de violence, la violence sous sa forme la plus radicale et frontale : la guerre. Ceci vaut pour les douze mille ans que couvre l’Histoire officielle*  :

      L’empire du Mali commence avec la bataille de Kirina; ce n’était pas un petit café entre Keita ou Soumahoro Kanté, on est d’accord.

      Crédit: www.djehutygraphics.com
      Crédit: www.djehutygraphics.com

      L’empire romain commence de façon très révélatrice avec le mythe du « meurtre de Rémus par Romulus». Ne parlons même pas de la façon dont l’Imperium Romanum a grandi et prospéré ( avec les mille et une campagnes militaires, les guerres puniques, etc.)

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      La suprématie de l’Angleterre et de la civilisation anglo-saxonne s’est forgée dans de nombreuses batailles décisives ( L’Invincible Armada, Trafalgar, Waterloo). Ce n’est pas à cause de la beauté de ses idées philosophiques ou à cause de son porridge qu’elle a dominé le monde et continue de le faire, mais à cause de sa grande maîtrise de la violence organisée.  Tout le reste, l’économique, le linguistique et le culturel, les voies de communication est dépendant de ce facteur fondamental.

      Même la brillantissime civilisation africaine de Ta-mery (L’Egypte ancienne) commence avec la Sématawoui : l’union des Deux Terres. Laquelle union n’a pu se faire qu’après que le roi-chasseur Narmer-Menès a botté les fesses aux rois des 41 autres petits royaumes et les a forcés à s’unir sous son autorité.

      La Sématawoui, Palette de Narmer - Crédit: www.toutankharton.com
      La Sématawoui, Palette de Narmer – Crédit: www.toutankharton.com
      Tete de Narmer-Menès - Crédit: diasporicroots.tumblr.com
      Tête de Narmer-Menès – Crédit: diasporicroots.tumblr.com

      La violence (intelligemment et sagement dirigée, je précise) semble une nécessité de l’histoire, un impératif catégorique indépassable. C’est assez perturbant pour quelqu’un qui a reçu la formation, ou plutôt le formatage intellectuel que nous donne l’école.

       La violence précède et garantit le droit, et jamais l’inverse

      Violence dans l'histoire (9)
      Dura lex sed lex

      Ce qui est vrai pour les civilisations l’est aussi pour la loi, ou le droit. La loi n’est garantie que sous l’autorité d’un puissant qui, en dernière instance, punit les contrevenants: On respecte une loi parce qu’on risque subir les foudres de sa divinité ou de sa société en cas de transgression.

      La loi tire donc sa force et son essence dans le châtiment (du moins à ses débuts, car par habitude et apprentissage, on se « conduit bien » tout seul. On intègre la loi). Le châtiment peut découler de l’autorité au sommet (exemple du monarque) ou plus indirectement, par une caste d’oratores et d’hommes de loi (exemple de la « caste » des magistrats dans les sociétés modernes). Quoi qu’il en soit, la loi n’est rien sans la violence intrinsèque qu’elle porte et brandit. La maxime « dura lex sed lex » est d’ailleurs tout à fait édifiante.

      Pour mémoire : le code civil français (dont nous avons hérité) est né sous Napoléon Bonaparte, pas vraiment un démocrate. Il en est de même pour le Kurukan Fuga (la charte du Mandé, une des premières constitutions de l’histoire) qui fut rédigé après la bataille de Kirina.

      J’irai même plus loin en disant que celui qui possède la force définit ce qui est légal ou non, punissable ou non, du moins dans cadre  restreint où s’étend sa domination.

      « N’oubliez jamais que l’action d’Hitler était légale en Allemagne » Martin Luther KING

      Violence dans l'histoire (2)

      L’outrance du «débat d’idée » voltairien ou la castration d’une lutte.

      Nous, jeunes ‘éduqués’ d’Afrique, nous avons appris à mépriser la force brutale, et indirectement à avoir un souverain mépris des « coups d’Etat » (très souvent à juste titre, je le précise également). Mais il serait intéressant de s’interroger sur l’utilité objective de nos « convictions ». Car dans ces conditions, il y a deux choses :

      • : Si l’intelligence brille plus que la force brute, la force brute pèse plus lourd. Les deux ensembles brillent et pèsent !
      • : Si les sages, les raisonnables et les érudits n’ont pas le contrôle de la violence, d’autres le prendront. Quant à savoir qui sont ces autres et ce qu’ils en feront…

      On peut légitimement se demander « à qui profite le crime », ou plutôt « à qui profite le débat d’idées» ? Car, de ce point de vue, et de ce point de vue seulement, tout comme il est utile de tuer le patriotisme dans l’âme d’un peuple qu’on veut maintenir sous domination, il est tout aussi utile de « castrer » sa résistance. La castrer en l’engluant dans le culte du discours, en la faisant errer dans un labyrinthe de propositions-négociations-revendications.

      Et là, comme dirait Gandhi:

      Il est préférable d’être violent quand la violence emplit nos cœurs que de revêtir un manteau de non-violence pour cacher notre impuissance. Mahatma Gandhi

      PMBGandhistatue
      Mahatma « Non violence » Gandhi – Wikipedia

      Arrêtons-nous donc ici pour l’heure.

      Bien à vous

      A.R.D-A.

      « Alors parla le brave Horatius, le capitaine de la porte : “Tôt ou tard la mort arrive à tout homme sur la terre, et comment mourir mieux qu’en affrontant un danger terrible pour les cendres de ses pères et l’autel de ses dieux ? “

       

      (*) pour ce qui a existé avant, on va dire qu’on n’en sais pas grand-chose.

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      « La langue est le glaive du roi ! Les mots valent plus que tous les combats » Pharaon Mérikarê

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      L'auteur: renaudoss
      Togolais et inconditionnel fils de Mère Afrique. Technicien Biologiste de formation. Écrivain poète et romancier.Passionné de sciences, de littérature et d'érudition. Le monde est façonné par les grands esprits et les grandes idées, mais tout commence à l'état de "mots et murmures". Du reste, puissent les grands esprits se rencontrer et les étincelles jaillir.

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